Nubuck, daim, velours… Il ne s’agit pas d’une comptine pour enfants destinée à être répétée jusqu’à ce que ces chères têtes blondes partent au pays des rêves, mais d’une question que tout amateur de chaussure, néophyte ou averti, s’est au moins posée une fois dans sa vie : quelle est la différence entre le nubuck, le daim et le veau velours ?
Chez In Corio, comme vous avez pu le constater dans nos précédents articles, nous aimons le cuir, et la pédagogie.
« Il y a quelque chose de pire que d’avoir une mauvaise pensée, c’est d’avoir une pensée toute faite » disait Péguy. Alors n’ayons pas de pensées toutes faites sur le nubuck, le daim et le veau velours. D’ailleurs ce sont des matières que nous apprécions beaucoup pour nombre de qualités que nous allons détailler dans les lignes suivantes.

QU’EST-CE QUE LE VEAU VELOURS ?
Pour bien comprendre ce qu’est le veau velours, et ce qui le différencie du nubuck, il faut s’attarder sur les différentes étapes de production d’une peau de cuir.
Une fois que la peau a été tannée, c’est-à-dire qu’elle est passée, par le biais de différentes opérations, d’un statut putrescible (qui peut pourrir) et humide à imputrescible et sec. Cette peau va être ensuite refendue en deux. On appelle cela le refendage. Logique appellation, n’est-ce pas ? Lorsque la peau a été refendue, elle se divise en deux parties :
– Le cuir, dont la partie supérieure est l’épiderme et le follicule pileux (poils de la bête). C’est la partie la plus noble, et celle que nous utilisons pour nos chaussures.
– La croûte de cuir.

Intéressons-nous donc à cette partie noble, appelée simplement cuir. Elle présente deux côtés :
– La face supérieure, celle en contact avec le monde extérieur, qu’on appelle « fleur du cuir ». Chez In Corio, nous utilisons seulement des cuirs « pleine fleur », c’est-à-dire dont la fleur est intacte. Ce sont les meilleurs cuirs.
– L’autre côté, le « côté chair » car en contact avec la croûte avant d’être refendu.
C’est ce « côté chair » qui constitue le cuir velours. Pourquoi velours ? Parce que son aspect est semblable au velours, tant à l’œil qu’au toucher. Le veau velours est d’ailleurs souvent brossé pour contribuer à cet effet.
Enfin, dernière considération linguistique, nous parlons ici de veau velours car nous partons du principe que nous utilisons une peau de veau. Si nous utilisions la peau d’un autre animal, la dénomination changerait bien naturellement.
QU’EST-CE QUE LE NUBUCK ?
Au tour du nubuck. Un mot qui, à l’oreille, fait plus penser à une espèce d’oiseau rare finlandais qu’à une forme de cuir. En réalité c’est un mot issu de l’anglais, altération de new (nouveau) et de buck (mâle de certains animaux, généralement des ruminants).

Ici, ce n’est plus le « côté chair » de la peau qui nous intéresse mais la fleur. En effet, le nubuck est une peau pleine fleur qui va être légèrement poncée avec une matière abrasive, pour donner une apparence duveteuse. C’est un travail délicat et qui ne sert nullement à masquer d’éventuelles imperfections. Il faut une peau de grande qualité pour donner un nubuck.
ET QU’EN EST-IL DU DAIM ?
« Mammifère ruminant cervidé à bois palmés et à robe tachetée de blanc, connu à l’état sauvage en Europe méditerranéenne et au Proche-Orient, et élevé pour l’agrément dans de nombreux parcs » selon le Larousse. Tout est dit. Ce splendide animal, très élégant, habitant de certaines grandes étendues giboyeuses est une espèce protégée. Fut un temps, sa peau, très souple et chamoisée pouvait être utilisée dans le cadre du vêtement : des gants en daim par exemple.

Mais aujourd’hui parler de daim pour évoquer une forme de cuir, c’est utiliser un terme générique regroupant nubuck et veau velours. Il s’agit simplement d’un nom usuel, qui conserve un charme intemporel. Les Anglais, pour désigner le veau velours et le nubuck, parlent de suede leather.
POURQUOI NOUS AIMONS LE DAIM
L’ÉLÉGANCE ET LE CONFORT DU DAIM
Après cet exposé un brin technique, il est temps de faire parler le cœur. Car il n’y a aucun intérêt à vous expliquer les dessous de notre métier si ce n’est pas pour vous dire pourquoi cette matière nous fait vibrer. Chez In Corio, nous avons une tendresse particulière pour ce type de cuir, et le veau velours en particulier, car il véhicule à lui tout seul l’ADN de notre marque : une élégance décontractée sans prise de tête. Le daim, en effet, est synonyme depuis toujours de détente et de raffinement. Deux mots qui nous vont bien.

Cette élégance décontractée va de pair avec un confort instantané. Une chaussure en daim se moule autour du pied à la manière d’un chausson.
Combien de personnes ne portent que du daim tout au long de l’année ? Beaucoup. C’est là un signe qui ne trompe pas. Ce confort s’allie aussi d’une robustesse qui n’a pas à rougir face à un cuir classique.
LE DAIM EST-IL FRAGILE ?
Soyons directs : c’est un cliché de croire que le daim est fragile. Un daim d’excellente qualité, comme nous le sélectionnons avec soin dans les meilleures tanneries anglaises et italiennes, passe les années avec une jeunesse insolente. Il présente les mêmes qualités de résistance, de respirabilité et d’élasticité que le cuir lisse. Rappelons qu’il a subi le même processus de tannage pour lui conférer ces qualités supérieures.
Bref, vous l’aurez compris entre le daim et In Corio, c’est une longue et belle idylle.

NUBUCK ET VEAU VELOURS : COMMENT LES ENTRETENIR ?
Pour ce chapitre, nous vous renvoyons à notre article de blog paru le 28 avril dernier : Comment nettoyer ses chaussures en daim ? Vous y apprendrez tout ce qu’il faut pour vous occuper de vos chaussures en daim (nubuck et velours). Et rassurez-vous, c’est d’une simplicité enfantine. Car contrairement à l’idée reçue, le daim est une matière résistante et nullement compliquée à entretenir.

Bien entendu, si après cet article, vous avez d’autres questions, nous serons ravis d’y répondre. Il suffit pour cela de nous envoyer un mail. Et pour ceux qui voudraient avoir un avis éclairé sur nos derbys Théo. Nos amis du blog référence Comme un Camion en parlent !
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